Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sir à voir couler leur sang et à les voir si pitoïablement expirer ? Et enfin, comment s’imaginer et se persuader qu’il auroit pris plaisir à sentir l’odeur et la fumée de tant de chairs brûlées ? Si cela étoit comme les susdits prétendus livres et les prétenduës révélations divines le témoignent, il seroit vrai de dire qu’il n’y auroit jamais eu de tiran si sanguinaire, ni de bête sauvage si carnaciére, qu’auroit été un tel Dieu ; ce qui est indigne et tout à fait indigne de penser d’un Etre qui seroit infiniment parfait, infiniment bon et infiniment sage. D’où il s’ensuit évidemment, que l’institution de tels sacrifices est faussement attribuée à un Dieu, et que les prétenduës révélations qu’ils lui attribuent, ne sont que de fausses révélations, c’est à dire qu’elles ne sont que des erreurs et des illusions, ou des mensonges et des impostures : ce qui fait manifestement voir que ces sortes de sacrifices, non plus que tous les autres ne sont que de l’institution et de l’invention des hommes.


XXIV.

Voici d’où un Auteur judicieux tire l’origine de ces abominables sacrifices d’animaux et de bêtes innocentes. » Les Historiens, dit-il, disent que les prémiers[1] habitans de la terre vécurent durant deux mille ans des productions des végétaux, c’est à dire

  1. Esp. Turc Tom. 3. Lettre 40.