Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/309

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ne sauroient nier, que parmi ces prétendus Prophètes du tems passé, il n’y en ait eu effectivement plusieurs qui n’étoient que des visionnaires et des fanatiques, ou de méchans imposteurs, qui abusoient exprès du nom et de l’autorité de Dieu, dans le dessein de tromper les hommes, ou dans le dessein de parvenir à quelqu’autre fin particulière, par cet artifice trompeur. C’est, dis-je, ce que nos Christicoles ne sauroient nier, puisque l’on voit manifestement, par leurs prétendus saints et divins livres, qu’il y avoit parmi le peuple d’Israël quantité de faux Prophètes, qui se méloient de parler au nom de Dieu, et qui disoient les Haec dicit Dominus avec autant de hardiesse et d’assurance, que, si leur Dieu leur eut effectivement parlé, et qu’il leur eut véritablement mis les paroles à la bouche. C’est ce qui se voit encore manifestement par les reproches violens, que ces prétendus prophètes se faisoient les uns aux autres, de ce qu’ils parloient faussement au nom de Dieu,[1] reproches mêmes qui se faisoient, disent-ils, de la part de Dieu même. » La parole du Seigneur,” disoit un de ces prétendus Prophètes, » la parole du Seigneur s’est adressée à moi et m’a dit : va dire aux Prophètes d’Israël, à ces Prophètes, qui s’ingèrent d’eux-mêmes de prophétiser, va leur dire : écoutez la parole du Seigneur. Voici ce que dit le Seigneur Dieu. Malheur aux Prophètes insensés, qui suivent leur propre esprit et qui ne voïent rien. Tes Prophètes, Israël, sont comme des renards dans les déserts ;[2] ils ont des vi-

  1. Soph. 3. 4.
  2. Ezechiel 12. 1 — 4.