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Quoi ! Meslier, en mourant, aura dit ce qu’il pense de Jésus, et je ne dirai pas la vérité sur vingt détestables pièces de Pierre, etc.




De M. Dalembert.
À Paris, ce 30 Mars (1762).

Un malentendu a été cause, mon cher philosophe, que je n’ai reçu que depuis peu de jours l’ouvrage de Jean Meslier, que vous m’aviez adressé il y a près d’un mois ; j’attendais que je l’eusse pour vous écrire. Il me semble qu’on pourrait mettre sur la tombe de ce curé : "Ci-gît un fort honnête prêtre, Curé de village, en Champagne, qui, en mourant, a demandé pardon à Dieu d’avoir été chrétien, et qui a prouvé par là que quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois ne font pas cent bêtes". Je soupçonne que l’extrait de son ouvrage est d’un Suisse qui entend fort bien le français, quoiqu’il affecte de le parler mal. Cela est net, pressant et serré, et je bénis l’auteur de l’extrait, quel qu’il puisse être.

C’est du Seigneur la vigne travailler.
J. B. Rousseau, épigr. obsc.



A. M. Damilaville.
17 Avril (1762).

J’ai l’honneur de vous envoyer, Monsieur, de la part de M. Friche Baume, libraire, la brochure ci-jointe. Vous êtes assez affermi dans notre sainte religion pour lire sans danger ces impiétés ; mais je ne voudrais pas que cet ouvrage tombât entre les mains de jeunes gens qu’il pourrait séduire.




A. M. le Comte d’Argental.
Aux Délices, 15 Mai (1762).

Je crois ne pouvoir mieux remercier Dieu de mon retour à la vie qu’en vous envoyant cet ouvrage édifiant. On devrait bien l’imprimer à Paris.