Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/101

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seroit aussi possible de faire par ce moïen des centaines de milliers et des milliers de millions de Dieux, que d’en faire un seul. Quelle folie ! Ils ne sauroient, ces hommes vains, ces prêtres, et ces abuseurs de peuples, ils ne sauroient avec toute la prétendue Puissance de leur Dieu-Christ faire la moindre mouche ni le moindre ver de terre, et ils croient pouvoir faire des Dieux à milliers ! Leur Dieu-Christ n’auroit pû leur donner le pouvoir de faire un seul grain de froment, ni un seul grain d’orge, ni d’avoine, il n’auroit sû leur donner le pouvoir de faire, quand ils voudroient et tant qu’ils voudroient, des Dieux, en changeant avec quatre paroles le pain et le vin en son corps et son sang ! Il faut être frappé d’un étrange aveuglement et d’une étrange prévention d’esprit, pour croire et pour vouloir soutenir des choses si ridicules et si absurdes, et cela sur un si léger et si vain fondement, que celui de quelques paroles équivoques d’un fanatique. Il a dit pareillement à ses Disciples[1] qu’il leur donneroit une pleine puissance et autorité sur les esprits impurs, pour les chasser tous, et pour guérir toutes sortes de maladies et d’infirmités. Nos docteurs et nos prêtres s’attribuent-ils pour cela le pouvoir de guérir toutes sortes de maladies et d’infirmités ? Ils se feroient bien moquer d’eux.



  1. Matth. 10. 1.