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fer, de crainte qu’ils ne tombent, car ils ne sauroient se tenir fermes tous seuls et sans apuï, ni s’aider en aucune manière ; et nonobstant cela ils n’ont point de honte, dit-il, de se prosterner devant ces idoles ; ils n’en ont point de parler et de faire des voeux pour eux et pour leurs enfans, à des choses qui sont sans vie et sans âme ; ils n’ont point de honte de demander la santé à des choses mortelles et inanimées ; ils n’ont point de honte de demander un heureux voyage à celui qui ne sauroit marcher, ni faire un seul pas ; ils demandent force, adresse, industrie à celui qui n’a aucun sens ; ils consultent sur tout ce qu’ils doivent faire celui qui ne sauroit leur rendre aucune réponse ; et enfin ils invoquent et apellent a leur secours des choses qui sont entièrement inutiles. Maudit soit, dit le même auteur de la sagesse, maudit soit le bois et toute autre matière, dont les idoles sont faites, et maudits soient ceux qui les font, parceque le commencement de tous vices et de toute corruption vient, dit-il, de l’invention des idoles, et que le culte de ces malheureuses idoles, est l’origine, la source, le commencement et la cause de tous les maux et de toutes les méchancetés dont la terre est remplie[1]. Infandorum enim idolorum cultura omnis mali causa est initium et finis.

Voici comme le Prophète Jérémie parloit de la vanité de ces idoles, en écrivant à ceux de sa Nation, qui avoient été emmenés captifs, pour être conduits en Babylone, où il y avait quantité de ces idoles.

  1. Sap. 14. 12.