Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/119

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terre sont capables de les manger. C’est pourquoi aussi il faut que les Prêtres les tiennent continuellement et fort soigneusement renfermées dans des boëtes, de peur, comme j’ai dit, que le vent ne les emporte, ou que les rats et les souris ne les mangent ; en quoi il est manifeste que nos idolâtres Christicoles sont beaucoup plus fous, plus ridicules et plus insensés que les Païens, qui adorent les idoles de bois et de pierre, ou des idoles d’or ou d’argent ; de sorte que si les susdits raisonnemens et argumens des Prophètes devoient faire manifestement voir aux Païens la vanité et la fausseté de leurs Dieux de bois et de pierre, et de leurs Dieux d’or et d’argent, à plus forte raison devroient-ils faire voir à nos idolâtres Christicoles la vanité et la fausseté de leurs Dieux de pâte ; et ils devroient bien avoir honte d’adorer, comme ils font, des Dieux, qui fondroient incontinent à la pluïe, qui se laisseroient incontinent emporter par le vent, et qui se laisseroient incontinent manger par les rats et par les souris.

Que nos idolâtres Deichristicoles ne prétendent pas éluder ici la force de cet argument, en distinguant et en séparant, comme ils voudroient faire, la substance qu’ils ne prétendent pas dire ici, pour couvrir leur honte, que ce n’est point le pain, ni la pâte, qu’ils adorent dans leur prétendu sacrement, que le pain, ni la pâte n’y sont plus, qu’il n’en reste seulement que les accidens, c’est-à-dire les espèces et aparences visibles, mais que toute leur substance est changée au corps et au sang de leur Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, et par conséquent