Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/127

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d’une femme, nommée Marie, laquelle néanmoins nos Christicoles disent avoir toujours été vierge, aussi bien après que devant son enfantement, lequel Jésus-Christ, après avoir parcouru toute la Galilée, comme un fanatique, en prêchant une nouvelle doctrine de la venue prochaine d’un prétendu Roïaume du ciel, fut enfin crucifié à Jerusalem, comme un séducteur de peuple et comme un séditieux, nonobstant quoi nos Christicoles ne laissant pas que de le reconnoitre et de l’adorer comme un homme tout divin et divinement descendu du ciel, dans le sein de la susdite prétendue vierge[1] intacta nesciens virum verbo concepit filium, où s’étant fait homme, en prenant un corps et une âme pour le salut du monde, ils disent qu’il s’est volontairement soumis à la mort et même à la mort honteuse de la croix, pour sauver tous les hommes, pour expier leurs péchés, et pour satisfaire, par sa mort et par l’effusion de son sang, à la justice de Dieu, son père, qui avoit été indignement offensé par les péchés des hommes, et notamment par la désobéissance de ce premier homme, qu’il avoit créé, au moïen de laquelle satisfaction, qui étoit, disent nos Christicoles, d’un mérite infini, ils prétendent qu’il a racheté tous les hommes de la dammation éternelle et des suplices éternels de l’enfer. C’est pourquoi aussi ils l’apellent, comme j’ai déjà dit, leur divin

  1. Combien, dit le Sr. de Montagne, y-a t-’il ès histoires de pareils cocuages, procurés par les Dieux contre les pauvres humains ? En la Religion de Mahomed il se trouve, par la croïance de ce peuple, assez de Merlins, c’est-à-dire des enfans sans pères, nés divinement au ventre des pucelles. Essai pag. 500.