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ni ire, ni colère, ni fureur ni indignation. On n’apelleroit point colère, ni fureur le prononcé, ni même l’exécution de la sentence d’un juge, qui ordonneroit de punir sévèrement des criminels. Pourquoi donc apeller ire, et colère, et fureur, et indignation, le juste châtiment qu’un Dieu infiniment sage feroit des méchancetés des hommes, puisqu’il les châtieroit sans colère et sans indignation.

Mais si, suivant cette explication de la manière de parler de nos Christicoles, les vices et les péchés des hommes ne sont que métaphoriquement et improprement apellés des injures ou des offenses de Dieu, que parcequ’il les punit, il s’en suivra de-là, que s’il ne les punissoit point, ils ne seroient pas seulement, même métaphoriquement et improprement, des injures ni des offenses de Dieu, et ils ne seroient métaphoriquement et improprement des injures et des offenses de Dieu, que lorsqu’il les puniroit ; de sorte que s’il ne les punissoit jamais, et qu’il ne les eut jamais puni, jamais aussi ils n’auroient été et ne seroient jamais non plus métaphoriquement, ni improprement des offenses de Dieu, et ainsi par exemple, si Dieu n’eut jamais puni le péché et la désobéissance d’Adam, que nos Christicoles disent être la seule cause du malheur et de la réprobation des hommes, jamais il n’auroit été, ni même dû être apellé une offense de Dieu. Je ne sai si nos Christicoles pouroient bien accorder ceci, avec ce qu’ils disent de la griéveté et de l’énormité de ce péché, par raport à cette prétendue offense de Dieu.

Ils sont pareillement dans l’erreur par raport à la