Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/223

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disent-ils (ces Pères), que cette grande multitude et variété de Religions monacales n’aportât davantage de confusion dans l’Église, nous défendons expressément et fermement à toutes personnes d’inventer ou d’introduire à l’avenir aucune nouvelle Religion. Mais si quelqu’un veut entrer en Religion, qu’il prenne l’une de celles, qui sont aprouvées — Ne nimia Religionis diversitas gravem in Ecclesiâ Dei confusionem induceret, firmiter prohibemus ne quis de caetero Religionem inveniat, sed quicumque ad Religionem convenire voluerit, unam de aprobatis assumat. Concil. Later. Cap. fin. de Relig. Dom. Le même décret fut renouvellé et confirmé dans le Concile de Lyon, comme il se voit au Chap. Relig. Cod. tit. in 6., où on lit ces paroles : Le Concile général a sagement défendu la trop grande diversité de Religion, de peur que cette trop grande diversité ne causât de la confusion dans l’Église. Et après avoir raporté le décret de ce Concile, voici ce qui suit : Nous défendons strictement, que personne à l’avenir ne se mêle d’inventer aucun nouvel Ordre, ni aucune nouvelle Religion — Strictius inhibentes, disent les Pères de ce Concile de Lyon, ne aliquis de caetero novum ordinem aut Religionem adinveniat. Par où on voit clairement que l’Église elle-même reconnoît, qu’il y a de l’abus dans l’institution, et dans la tolérance d’une si grande multitude et d’une si grande diversité de moines et de moinesses, qui sont inutilement à charge au public.

L’Empereur Antonin détestoit tellement les esprits oiseux, qu’il ôta les gages à ceux qu’il trouva inutiles au Public, disant, qu’il étoit honteux et cruel de