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auroient encore la liberté de jouir, suivant leur inclination et leur désir, des plaisirs du mariage, et s’ils n’étoient point d’ailleurs, comme ils sont, esclaves des plus sotes et des plus ridicules superstitions de leur Religion. Il est sûr, que s’ils cessoient de posséder leur bien en commun et s’ils venoient à les partager entr’eux pour en jouir, chacun d’eux séparément de leur part et portion, comme bon leur sembleroit, ils seroient bientôt comme les autres, exposés et réduits à toutes les misères et à toutes les incommodités de la vie, ce qui fait manifestement voir, que c’est par leur bonne règle et par leur bonne manière de vivre en commun et de jouir en commun des biens qu’ils possédent, qu’ils se maintiennent si fermement dans l’état florissant où ils sont. C’est par cette manière de vivre, qu’ils se procurent agréablement et avantageusement toutes les commodités de la vie, et c’est par-là aussi, qu’ils se mettent heureusement à couvert de toutes les peines et de toutes les misères de la pauvreté.

Il en seroit certainement de même de toutes les Paroisses, si les peuples, qui les composent, vouloient bien s’entendre pour vivre paisiblement tous ensemble en commun, pour travailler utilement tous en commun et pour jouir tous exactement en commun des fruits de leurs travaux et des biens qu’ils auroient en leur possession, chacun dans leur territoire. Ils pouroient dans ce cas, s’ils vouloient, et même avec beaucoup plus de facilité que les Moines se faire partout des palais et des maisons agréables et solides pour se loger commodément tous, eux et tous leurs troupeaux ;