Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/326

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ginaires, qui ne se trouvent nulle part et que l’on n’a jamais vu, ni trouvé nulle part. Cela est clair et évident.

Or le monde, que nous voïons, est manifestement un Etre très-réel et très-véritable, il se voit, il se trouve toujours manifestement partout ; ses perfections de même sont aussi très-réelles et très-véritables ; elles se voïent et se trouvent manifestement partout. et on les a toujours vûes ; et au contraire ce prétendu Etre infiniment parfait que nos Déicoles apellent Dieu, n’est qu’un Etre imaginaire, qui ne se voit et ne se trouve nulle part ; pareillement ses prétendues infinies perfections ne sont qu’imaginaires, elles ne se voïent et ne se trouvent nulle part et personne ne les a jamais vûës, donc il y a beaucoup plus de raisond ’attribuer l’existence par elle-même au monde même et aux perfections, que nous y voïons, que de l’attribuer à un prétendu Etre infiniment parfait, qui ne se voit et ne se trouve nulle part et qui, par conséquent, est fort incertain et douteux en lui-même.

Puis donc qu’il faut nécessairement, que les Déicoles reconnoissent qu’il y a quelqu’Etre et quelques perfections, qui sont nécessairement d’elles-mêmes et par elles-mêmes, et qu’elles sont indépendantes de toute autre cause, c’est manifestement un abus, une erreur et une illusion à eux, de vouloir attribuer de telles perfections à un Etre imaginaire, qui ne se voit et ne se trouve nulle part, plutôt que de les attribuer à un Etre réel et véritable, qui se voit et se trouve toujours manifestement partout ; d’où il s’ensuit, que les perfections, qui se voient dans les choses du monde,