Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/387

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à-dire que l’on n’entend point, et qu’il n’est pas même possible d’entendre, puisque nul ne se peut former aucune idée de ces prétendus êtres et substances, que l’on veut su poser être exernts de toute matière et de toute étendue. 3o. Dire que des êtres qui n’ont ni corps, ni parties qui se puissent mouvoir, agissent néanmoins par entendement et par volonté, c’est pareillement dire ce que l’on n’entend point et ce qu’il est impossible d’entendre et de concevoir, et par conséquent, c’est dire des choses qui ne méritent pas d’être écoutées. 4o. Dire que des êtres et des substances purement spirituels qui n’ont ni corps ni parties soient capables d’entendement et de volonté, c’est-à-dire qu’ils sont capables d’actions vitales : car l’entendement et la volonté sont effectivement des actions vitales, or dire que des êtres qui n’ont ni corps, ni parties qui puissent se mouvoir, soient capables d’actions vitales, c’est pareillement encore feindre, c’est deviner, c’est suposer sans nécessité et sans fondement des choses qui ne peuvent être et qui ne se peuvent concevoir : car il n’est pas possible qu’il y ait des actions vitales sans vie, ni de vie sans mouvement, puisque la vie même est essentiellement et réellement un mouvement vital ; l’action et la vie sont essentiellement des modifications d’être, et diverses modifications d’être emportent nécessairement divers changemens, qui ne se peuvent trouver dans des êtres qui n’auroient ni corps, ni parties qui se puissent mouvoir. 5o. Dire que des substances spirituelles agissent par l’entendement et la volonté, c’est dire seulement qu’elles sont capables de penser ou de