Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/390

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savoir ce qu’ils disent, puisqu’ils n’entendent point et ne conçoivent point eux-mêmes ce qu’ils disent. Ils voudroient nous obliger, par des raisons qu’ils n’entendent point, à croire des opinions qu’ils ne peuvent comprendre, comme dit un Auteur[1]. Or des gens qui parlent ainsi, sans savoir ce qu’ils disent, sans entendre et sans concevoir ce qu’ils disent, ne méritent certainement pas seulement d’être écoutés. Par où il est évident, que nos superstitieux Déicoles sont dans l’erreur et qu’ils ne sont pas mieux fondés maintenant dans la croïance d’un seul et unique Dieu spirituel et immatériel, qu’ils ne l’étoient autrefois dans la croïance de plusieurs Dieux corporels et matériels : et comme ils ont enfin été obligés de reconnoitre leur erreur touchant la croïance, qu’ils avoient, de toutes ces fausses Divinités corporelles et matérielles, ils devroient encore bien maintenant reconnoitre leur erreur touchant la croïance qu’ils ont de cette seule et unique Divinité spirituelle et incorporelle, puisqu’une telle Divinité ne peut être qu’un être imaginaire et tout-à-fait chimérique.




LXXIII.


Mais poursuivons nos pensées et tâchons toujours de ne rien dire, qui ne soit soutenu par de solides raisons. C’est une difficulté de connoitre le principe

  1. Recherche de la vérité. Tom. II, pag. 359