Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’esprit de travers, ou avoir l’esprit renversé pour aller et courir de côté et d’autre, comme il faisoit, prêcher ainsi la venue prochaine d’un tel Roïaume. Mais voïons comme il faisoit, dans ses autres prédications, l’éloge et la description de ce beau prétendu Roïaume, pour en faire connoitre la grandeur et l’excellence et pour en faire concevoir une haute idée et une haute estime. Voici comme il en parloit aux Peuples. Le Roïaume des cieux, leur disoit-il[1], est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ, mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi est venu, qui a semé la zizanie parmi le bon grain. Le Roïaume du ciel, leur disoit-il[2], est semblable à un trésor, caché dans un champ ; l’homme, aïant trouvé le trésor, l’a caché de nouveau, et il a tant de joie de l’avoir trouvé, qu’il a vendu tout son bien et a acheté ce champ. Le Roïaume du ciel, leur disoit-il[3], est semblable à un marchand, qui cherche de belles perles, et qui, en aïant trouvé une de grand prix, va vendre tout ce qu’il a et achette cette perle. Le Roïaume du ciel, leur disoit-il[4], est semblable à un filet, qui a été jetté dans la mer et qui renferme toutes sortes de poissons ; étant plein, les pêcheurs l’ont retiré et ont mis les bons poissons ensemble dans des vaisseaux et ont jetté dehors les mauvais. Le Roïaume du ciel, leur disoit-il[5], est semblable à un grain de senevé, qu’un homme a semé dans son champ, il n’y a point, disoit-il, de grain

  1. Matth. 18. 24.
  2. Ibid. 44.
  3. Ibid. 45.
  4. Ibid. 47.
  5. Ibid. 31.