Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/77

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qui l’avoit invité à diner chez-lui avec quelques autres personnes. Y étant allé et s’étant mis à table sans laver ses mains, le Pharisien, qui l’avoit invité, ne trouva pas cela honnête, sans témoigner néanmoins qu’il ne trouvait pas cela bon ; voici comme Jésus-Christ le traita[1]. Vous autres Pharisiens, lui dit-il, vous nettoïez le dehors de la coupe et du plat et au dedans vous êtes pleins de rapines et d’injustices. Insensés que vous êtes, lui dit-il, celui qui a fait le dehors, n’a t’il pas aussi fait le dedans ? Malheur à vous, Pharisiens, continue-t-il, malheur à vous, qui païez la dixme de la menthe et de la rue et de toute autre légume et qui abandonnez le jugement et la charité de Dieu ; il falloit bien observer ces choses-là, mais il ne falloit pas omettre celui-ci. Malheur à vous, Pharisiens, poursuivit-il, qui aimez que l’on vous donne les……parceque vous êtes semblables à des sépulchres blanchis, dont le dehors paroit beau aux yeux des hommes, mais dont le dedans est plein d’ossemens de morts et de pourriture. Ainsi vous,[2] lui disoit-il, au dehors vous paroissez justes aux yeux des hommes, mais au dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’injustices. Pharisiens aveugles, lui disoit-il, nettoyez prémiérement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors soit aussi rendu nèt ! Peut-on s’imaginer qu’un homme de bon-sens puisse jamais faire un tel discours à une personne, qui l’auroit invité honnêtement à venir manger chez-elle et qui seroit actuellement à sa table ? Cela ne se peut, il n’y a

  1. Luc. 11 37.
  2. Math. 23. 26.