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qu’aux autres, de dire que la Divinité réside véritablement dans les idoles de bois ou de pierre, d’or ou d’argent, comme dans les idoles de pâte ou de farine.

Mais d’ailleurs, si on faisoit réflexion sur ce qui sembleroit à cet égard devoir être plus convenable à la majesté d’un Dieu, il semble certainement qu’il lui seroit plus convenable de se faire adorer dans quelque sujet ferme et solide, comme dans le bois et la pierre, ou dans quelqu’autre riche et précieuse matière, comme l’or et l’argent, plutôt que de vouloir se faire adorer dans de viles et foibles petites images de pâte et de farine, qui n’ont en elles-mêmes aucune solidité, qui fondroient à la pluïe et qui se laisseroient aller au vent, et qui se laisseroient manger par les rats et par les souris. Certainement si c’est un aveuglement et une folie dans les Païens, de croire que la Divinité réside véritablement dans leurs idoles de bois, de pierre, d’or ou d’argent, ou de plâtre, c’est bien un plus grand aveuglement et une bien plus grande folie dans nos Christicoles, de croire que leur Dieu réside véritablement en corps et en âme, en chair, en os et en sang dans de foibles petites images de pâte et de farine, que le moindre vent seroit capable d’emporter et que la moindre souris seroit capable de manger.

Si on vous disoit, mes chers amis, qu’il y a dans certains païs étrangers une nation et une religion, où les peuples et les prêtres mangent les Dieux, qu’ils adorent, et où les Dieux ne sont que de foibles et petites images de pâte, qu’ils font cuire entre deux