Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/114

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de tous ces prétendus prophètes pour vrais prophètes, ni aucun de leurs prétendus miracles pour vrais miracles, ce que n’aïant pu encore reconnoître d’un commun consentement, comme je viens de le démontrer, c’est une preuve évidente et assurée que, quand il y auroit eu ou qu’il y auroit parmi eux quelques plus véritables prophètes, ou quelques plus véritables miracles, les uns que les autres, c’est-à-dire qu’ils ne sauroient distinguer les vrais d’avec les faux, et s’ils ne savent les distinguer, c’est en vain et sans fondement qu’ils disent et qu’ils prétendent, que leur Dieu fasse suffisamment connoître ses volontés aux hommes par ses vrais prophètes et par les vrais miracles qu’il fait par leur moïen : c’est, dis-je, en vain et sans fondement qu’ils le disent et qu’ils le prétendent, puisqu’ils ne sauroient connoître eux-mêmes, d’un commun accord, qui sont ces prétendus vrais prophètes et quels sont ces prétendus vrais miracles. Car il n’est pas possible de connoître la vérité d’une chose inconnue par une autre chose que l’on ne connoit pas non plus ; et on ne sauroit éclaircir une difficulté obscure par une autre difficultéplus obscure, ni même une chose certaine par une autre qui est incertaine.

Nos idolatres Déicoles ne manqueront pas sans doute de dire ici, que ceux d’entre les prophètes qui vivent le plus saintement et qui font le plus de miracles doivent être regardés et tenus pour les seuls vrais prophètes et non pas les autres ; mais cette réponse n’est pas moins vaine que les précédentes. 1°. Pour ce qui est de la sainteté de vie, qui est-ce qui en