de cause, tout ce qui se tait dans la nature, et que plusieurs milliers et millions de connoissances bornées et limitées ne pouroient faire ensemble une puissance et une connoissanceinfinie. En admettra-t’-on autant qu’il y a de corps naturels ou autant qu’il y a d’atomes dans toute l’étendue de la matière ? Il faudroit donc puisqu’il n’y a moins qu’une infinité de corps et une infinité d’atomes dans toute la nature ? Or ne seroit-il pas ridicule et absurde d’admettre aussi une infinité de plusieurs moteurs."
2°. Pour ce qui seroit de la nature de tous ces prétendus prémiersmoteurs, elle seroit telle, qu’ils auroient tous d’eux-mêmes la force de se mouvoir, ou qu’ils ne l’auroient pas tous. Si on prétend qu’ils aient tous d’eux-mêmes la force de se mouvoir, pourquoi la matière elle-même et tous les atômes de la matière ne pouroient-ils par l’avoir aussi d’eux-mêmes ? Il’ n’y a certainement pas plus d’inconvéniens supposer que les atômes aïent d’eux-mêmes la force de se mouvoir, qu’à vouloir l’attribuer sans nécessité à des êtres imaginaires, tels que sont ces premiers moteurs ; il est au contraire bien plus convenable de l’attribuer à la matière même ; car enfin est sûr qu’il y a de la matière et que cette matière se peut diviser en une infinité de parties, que l’on peut, si l’on veut, apeller des atomes ; et il est sûr encore que les parties de la matière se meuvent, mais quelle assurance a-t’-on de leur nature et de leur existence ? Quelle connoissance a-t’-on de leur force, de leur puissance, de leur industrie et de leur intelligence ? Point du tout, puisque l’on ne peut pas ,se former