Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/23

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sacrifices, qu’à ceux qui ne le prieroient point, qui ne l’adoreroient point et qui ne lui offriroient point de sacrifices. Or nous voïons manifestement tous les jours qu’il n’a pas plus d’égard, ni de considération pour les uns que pour les autres, et que les biens et les maux viennent et arrivent indifféremment aux uns comme aux autres. Il n’y a donc nulle aparence que Dieu ait fait de tels commandemens aux hommes. 3°. Nous voïons encore manifestement tous les jours qu’une infinité de ceux et celles qui prient et qui offrent des sacrifices et qui servent devôtement leur Dieu, et qui l’invoquent et le réclament de tout leur coeur et de toutes leurs forces dans leurs pressans besoins, n’obtiennent cependant pas l’effèt de leur demande, ni de leurs prières, mais périssent souvent misérablement dans leurs besoins ou languissent dans leur misère jusqu’à la fin de leurs jours. Pourquoi leurs prières ne sont-elles pas exaucées ? Pourquoi n’obtiennent-ils pas l’effèt de leurs demandes ? C’est, suivant nos Déicoles, parce qu’ilne plaisoit pas à Dieu de les exaucer, ni de leur accorder l’effèt de leurs demandes, ce n’étoit pas sa volonté et ce ne l’avoit jamais été. Si donc Dieu leur commandoit, dans ces occasions-là, d’avoir recours à lui par la prière et de lui demander les grâces et l’assistance dont ils auroient besoin, il leur commanderoit de lui demander par des prières et par des sacrifices des grâces et des faveurs qu’il n’auroit pas la volonté, ni le dessein de leur accorder et qu’il auroit même résolu de ne jamais leur accorder, ce qui n’est nullement croïable d’un Dieu qui seroit infiniment bon et infiniment sage.