Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/371

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plus puissant motif pour les porter à l’aimer de tout leur cœur, et à observer fidèlement sa loi et ses commandemens et à craindre de l’offenser. Mais comme il ne leur a pas donné cette connoissance, et qu’il ne leur a donné aucune espérance, ni aucune crainte pour une autre vie ; c’est une preuve certaine et assurée, qu’il n’est rien de cette prétendue immortalité de l’âme, et qu’il n’est rien de ces prétendues récompenses ou chàtimens éternels d’une autre vie ; et par conséquent que tout ce que nos Christicoles en disent, n’est que vanité, mensonges, erreurs, illusions, impostures et des fictions de l’esprit humain, fondées seulement sur cette maxime de quelques politiques, qui disent : qu’il est besoin que les peuples ignorent beaucoup de choses vraies et qu’ils en croïent beaucoup de fausses.


XCV.

Pline, fameux naturaliste et homme très-judicieux, se raille de cette prétendue immortalité de l’âme : « Après que l’homme est enseveli on parle diversement de son âme, toutes fois on tient que les hommes, après leur dernier jour, retournent dans le même Etre, qu’ils étoient avant leur premier : et qu’il n’y a non plus de sentiment au corps et à l’âme après la mort, qu’il y en avoit avant qu’ils fussent nés : mais la vanité et la folie de l’homme,” dit-il, « l’induit à penser qu’il sera quelque chose après sa mort ; de