Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/407

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suis injurieusement et indignement traité, outragé ou calomnié après ma mort, ce ne sera point pour d’autre crime que pour celui d’avoir dit ingénuement la vérité, comme je l’ai dite ici, afin de vous donner lieu de pouvoir vous désabuser et de pouvoir, si vous voulez-bien vous entendre, vous tirer et vous délivrer de toutes ces détestables erreurs, de toutes ces éxécrables superstitions et de tous ces pernicieux abus, dans lesquels vous êtes si misérablement plongés. C’est la force de la vérité, qui me la fait dire, et ce n’est que la haine de l’injustice, de l’imposture, de la tyrannie et de toute autre iniquité, qui me fait parler ainsi. Car je hais et déteste effectivement toute injustice et toute iniquité[1] : Omnem viam iniquam odio habui[2]. Odivi omnem viam iniquitatis[3]. Iniquitatem odio habui et abominatus sum. J’ai haï entièrement tous ceux, qui se plaisent ou qui aiment à mal faire[4], iniquos odio habui[5], perfecto odio oderam illos et inimici facti sunt mihi. Ce seroit a faire à des gens d’esprit et d’autorité ; ce seroit à faire à des plumes savantes et à des hommes éloquens de traiter dignement ce sujèt et de soutenir ici, comme il faudroit, le parti de la justice et de la vérité. Ils le feroient incomparablement mieux que moi. Le zèle de la justice et de la vérité, aussi bien que le zèle du bien public et de la délivrance commune des peuples, qui gémissent, devroit les y engager ; et ils ne devroient point cesser de blâmer, de condamner, de poursuivre et de combattre toutes les détestables erreurs, tous

  1. Psalm 118.
  2. Ibid. 104.
  3. Ibid. 163.
  4. Ibid. 113.
  5. Psalm 138, 20.