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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

DE LAUNEY.

Qu’est-ce que cette fumée ?

UN SUISSE.

Ils ont mis le feu aux bâtiments avancés.

DE LAUNEY.

Les misérables ! Ils veulent une guerre sans pitié. Ils l’auront.

DE FLUE.

Faut-il tirer ?

DE LAUNEY.

Attendez…

DE FLUE.

Que voulez-vous attendre encore ?

DE LAUNEY, interrogeant Vintimille du regard.

Monsieur de Vintimille !

VINTIMILLE, un peu méprisant.

Je vous ai dit mon sentiment. Faites ce que vous voudrez. — Mais un conseil : quelle que soit votre décision, n’en changez plus.

DE LAUNEY.

Faites-donc à votre gré, monsieur de Flue, et chargez-les !

De Launey, de Flue, et les Suisses sortent dans l’autre cour.
VINTIMILLE, méditant ironiquement. — À quelques pas de lui, les Invalides gardent les canons.

Notre mauvaise conscience… Ce caporal qui se permet d’avoir une conscience !… Il est plus riche que moi. La conscience !… Elle n’est ni bonne ni mauvaise. Elle n’est pas. — L’honneur, soit. — L’honneur ? Il consistait sous l’ancien Roi, quand on avait une femme ou une sœur présentable, à intriguer pour qu’il couchât avec elle, ou à épouser la courtisane en titre, afin que cette basse denrée, sortie de la crasse des tripots, fût relevée par la saveur d’un nom aris-