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LE 14 JUILLET

LA CONTAT.

Tu me gênes avec ton regard ironique. Quand tu me regardes, je ne sais plus ce qu’il faut dire. Et quand je le saurais, je ne le dirais pas. Je sens que cela ne servirait à rien. Tu ne peux pas comprendre. Écoute au moins, et regarde.

LE PEUPLE, au dehors.

Nous voulons la Bastille !

VINTIMILLE, froidement.

Oui, c’est curieux, c’est curieux.

DE LAUNEY, consterné.

Qu’est-ce qu’ils ont donc qui les pousse, ces imbéciles ?

LES INVALIDES, regardant avec intérêt et sympathie, par les meurtrières pratiquées dans le tablier du pont-levis.

Des femmes. Des curés. Des bourgeois. Des soldats… Tiens, notre gamine là-bas, à cheval sur le cou de Hulin ; elle agite ses petites jambes ; elle se démène comme un diable !

DE FLUE, causant avec les Suisses.

Cela va bien. Maintenant ils sont dans une souricière, enfermés entre les murs du château. Des tours, nous les dominons.

DE LAUNEY.

Déblayez la cour ! Écrasez-les !

De Flue avec les Suisses rentre, au pas de course, dans la Bastille, par la porte des tours.
BÉQUART ET LES INVALIDES, murmurant

Cela va être une boucherie. Ils sont à peine armés. Et ces enfants !…

LE PEUPLE.

Nous voulons la Bastille !

La Contat et Vintimille n’ont pas suivi l’entretien de de Flue et de Launey. La Contat est toute entière occupée de la foule, dont elle écoute les cris.