Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

VINTIMILLE, dédaigneux, haussant les épaules.

Eh ! pauvre raison humaine, comme tu es peu solide ! — Adieu, monsieur de Vintimille. — Il brise son épée.

Gonchon, hors de lui, poussé par le peuple, la vieille fruitière, et une tourbe de furieux se jettent sur Vintimille, de Flue, et leurs soldats, les enveloppent, les entraînent, les repoussent hors de la scène, avec des cris sauvages.
GONCHON.

Étripons-les !

LA VIEILLE.

Ah ! chiens d’aristocrates !

LE PEUPLE.

Ces canailles de Suisses ! — Et ceux-ci, je les reconnais ! Le régiment des éclopés ! — Ha ! l’ennemi ! Tue-les ! Ils ont tiré sur nous !

Hoche et Hulin, qui veulent arrêter la foule, sont balayés par elle, et jetés contre un mur[1].
HOCHE.

Arrête ! Arrête !

HULIN.

Impossible ! On arrêterait plutôt la Seine débordée.

HOCHE.

Tu es blessé ?

HULIN, avec un rire.

Sais-tu par qui ? Par Gonchon !

HOCHE.

Ce lâche !

HULIN.

Il est féroce, maintenant. Le plus lâche chien mord, quand on veut lui arracher l’os qu’il mange. Regarde-le là-bas !… Et la Contat s’escrimant avec sa pique, et la vieille, coupant la gorge à Vintimille abattu !…

  1. La scène de massacre qui suit est supprimée à la représentation, jusqu’à l’arrivée de Marat.