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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

LA CONTAT, au public.

Frères, chantez avec nous ! Notre fête est votre fête. Ce n’est pas l’image vaine d’une action passée : c’est notre commune victoire, c’est votre délivrance ! Nous avons brisé les murailles des êtres. Les siècles ne sont qu’un siècle, les âmes ne sont qu’une âme. Rire, rire, amour ! La Joie est avec nous. Joie d’être un avec tous, joie d’aimer avec tous, joie de souffrir avec tous ! Donnons-nous la main ! Formons des danses fraternelles ! Chante, car c’est ta fête, ô peuple de Paris !

Chants et orchestre dans la salle[1].
MARAT, au public.

Cher peuple, il y a si longtemps que tu peines en silence ! Tant de siècles de souffrances, pour arriver enfin à cette heure d’allégresse ! La liberté t’appartient. Garde bien ta conquête !

HULIN, à la petite Julie.

Ô notre liberté, notre lumière, notre amour ! Que tu es petite encore ! Comme tu es fragile ! Pourras-tu résister aux tempêtes prochaines ?… Grandis, grandis, chère petite plante, monte droite et vigoureuse, et réjouis le monde de ton souffle de prairie !

Trompettes.
HOCHE, monte, le sabre à la main, sur une marche d’escalier, aux pieds de la petite Julie.

Sois tranquille, Liberté, à l’abri de nos bras ! Nous te tenons. Malheur à qui te touche ! Tu es à nous, nous sommes à toi. À toi, ces dépouilles, ces trophées !

Les femmes jettent des fleurs à la Liberté, les hommes inclinent devant elle leurs piques, leurs bannières, leurs rameaux verts, les trophées de la Bastille.

Mais ce n’est pas assez : nous te ferons un immortel

[1]

  1. a et b Voir la note de la fin.