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DANTON

PHILIPPEAUX.

Je le sais, Westermann, c’est parce que tu as attaqué, comme moi. Rossignol, Ronsin, tous les scélérats qui déshonorent l’armée, que les Jacobins te poursuivent de leurs clameurs furieuses. Nous ne t’abandonnerons pas.

CAMILLE, à Danton.

Il faut agir. Je t’apporte ma plume, et Westermann son épée. Dirige-nous, Danton. Vieux routier, tu as l’expérience des foules, tu connais la stratégie des révolutions : mets-toi à notre tête, il y a encore un Dix Août à faire.

DANTON.

Plus tard.

PHILIPPEAUX.

Tu disparais de l’arène, tu te fais oublier. Montre-toi. Que fais-tu, pendant des semaines, caché dans ta province ?

DANTON.

J’embrasse la terre natale, afin d’y puiser, comme Antée, une vigueur nouvelle.

PHILIPPEAUX.

Tu cherches des prétextes pour te retirer du combat.

DANTON.

Je ne sais pas mentir. — C’est vrai.

CAMILLE.

Qu’as-tu ?

DANTON.

Je suis soûl des hommes. Je les vomis.

HÉRAULT.

Tu fais crédit aux femmes, à ce qu’il paraît.

DANTON.

Les femmes ont au moins la franchise de n’être que ce qu’elles sont, ce que nous sommes tous : des bêtes. Elles