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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

LE BOURGEOIS.

Ah ! mon ami ! ils viennent ! Les Allemands, les Suisses… Paris est cerné ! Dans un moment, ils seront ici !

L’HOMME DU PEUPLE.

Le Roi ne le permettra pas.

UN GUEUX.

Le Roi ? Il est avec eux dans le camp des Sablons, au milieu des Allemands.

L’HOMME DU PEUPLE.

Le Roi est un Français.

LE BOURGEOIS.

Le Roi, oui. La Reine, non. L’Autrichienne nous hait. Son maréchal des brigands, le vieux de Broglie, a juré d’écraser Paris. Entre les canons de la Bastille et les troupes du Champ de Mars, nous sommes pris dans un étau.

UN ÉTUDIANT.

Ils ne bougeront pas. Monsieur Necker est à Versailles, et il veille sur nous.

LE BOURGEOIS.

Oui, tant que monsieur Necker restera ministre, il ne faut pas désespérer tout à fait.

LE GUEUX.

Qui nous dit qu’il l’est encore ?… Ils se sont débarrassés de lui.

TOUS, protestant.

Non, non, il reste !… Le journal dit qu’il reste… Il faut qu’il reste !… Ah ! bien, si monsieur Necker n’était plus là, tout serait perdu.

LES FILLES, se promenant.

On n’en peut rien faire aujourd’hui. Ils sont fous. Ils ne pensent qu’à Versailles.