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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

D’OYRON, ironique et froid, rentre son sabre.

Ah ! l’admirable guerre, où l’on marche entouré d’un triple rang d’ennemis, — où les soldats sentent, braquée sur leur dos, la gueule de leurs canons, — où les chefs ont au cou le frisson de la sainte guillotine, — où les compagnons d’armes escomptent votre mort, — où la défiance mutuelle fait la sûreté publique !… C’est ici qu’il faut envoyer les blasés qui ont perdu l’appétit. Quelle saveur a la vie, quand elle est menacée !… Qui de nous mourra le premier ? Qui de nous, le premier, aura la tête des autres ?

Il sort.



Scène III

TEULIER, VERRAT, CHAPELAS.
CHAPELAS.

Au diable son insolence, ses airs ironiques et insultants ! Je commence à en avoir par-dessus les épaules.

TEULIER.

Son orgueil le rend imprudent, à mesure qu’il devrait se surveiller davantage.

VERRAT.

Il ne cesse de me provoquer. Nous avons une vieille dette à régler ensemble. L’un de ces jours, je me paierai sur la bête.

TEULIER.

C’est un homme dangereux. Nulle sincérité, et une audace cynique, prête à tous les coups de main…

CHAPELAS.

Point de doute : c’est un ennemi, que les circonstances ont forcé à s’allier avec nous.

TEULIER.

Et quelles circonstances ! Des friponnades ; une catin