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LES LOUPS

TEULIER, violemment.

Je t’ai dit de me laisser. L’aubergiste s’en va, en levant les bras. — Seul, assis de nouveau. J’avais bien besoin de revenir, ce soir ! Sans ce maudit contretemps, je serais à Mombach, je passerais la nuit au camp, et demain… C’est un gredin, après tout. Que nous en soyons débarrassés, et qu’on n’en parle plus ! — À lui-même. Lâche ! — Mais que puis-je faire ?… Je n’ai pas le choix. Je dois demander, m’informer, me rendre compte par moi-même… Oui, c’est cela. Il faut aller chez Quesnel. — Il ne bouge pas. Aller tout de suite. — Il reste assis. Eh bien ? — Il ricane de lui-même. J’ai les jambes molles et courbaturées. J’ai… j’ai peur. Je serai bien avancé après, si je vois… Ah ! je connais Verrat : que n’a-t-il pas osé ? Il se lève, boit une gorgée à la carafe. Marche ! Si j’hésite tant, c’est que je sais déjà. J’irai jusqu’au bout.

Il fait quelques pas vers la porte de Quesnel.



Scène III

QUESNEL, TEULIER
QUESNEL, à demi déshabillé, entr’ouvre sa porte.

Quel est le bougre qui fait ce vacarme ? — C’est toi, Teulier ? Que le diable t’emporte ! Il y a une demi-heure que tu grondes tout seul. À qui en as-tu ?

TEULIER.

Tu dormais, Quesnel ?

QUESNEL.

Dormir, Est-ce que je sais ce que c’est ? Depuis ce matin, elle n’a pas cessé de me travailler le corps.

TEULIER.

De quoi parles-tu ?