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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

TEULIER.

Ne te fâche pas, citoyen.

QUESNEL.

Tu es diantrement injurieux. Crois-tu que nous jugions de la vie d’un homme, à l’étourdie ? D’où te vient cette défiance ?

TEULIER.

Qui nous dit que ce n’est pas un système de nos ennemis, pour ébranler la confiance parmi nous, et pour nous détruire les uns après les autres ? Si nous acceptons de tels témoignages contre nous-mêmes, ne pouvons-nous tous craindre, à tout moment ?

QUESNEL.

Je n’attends rien de bon des hommes : je les connais, les pires férocités ne peuvent me surprendre. Mais rien n’autorise cette pensée. D’Oyron est moins à craindre pour eux, que toi ou que Verrat. Pourquoi se seraient-ils attaqués à lui plutôt qu’à vous ?

TEULIER.

La tâche était plus aisée ; et ils le haïssent plus.

QUESNEL.

C’est un des leurs.

TEULIER.

Depuis des semaines, ils s’acharnent à sa perte.

QUESNEL.

Qu’en sais-tu ?

TEULIER.

Il l’a dit, ce matin.

QUESNEL.

Qui ? d’Oyron ? qu’a-t-il dit ?

TEULIER.

Il se plaignait avec fureur des ruses scélérates, ourdies par les émigrés, afin de le compromettre, des dénonciations, des lettres anonymes.