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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

BUQUET.

À tout le moins, c’est étrange. Le meilleur gas que nous ayons, un jacobin comme il n’y en a pas deux, un Marius, un vrai général sans-culotte, — et s’en prendre justement à lui, au lendemain d’une victoire qui passe tout ce qu’on a jamais vu !

VIDALOT.

Il est jaloux.

UN OFFICIER.

Probable. C’est la seule explication.

AUTRE OFFICIER.

Ça n’est pas propre.

BUQUET.

On ne peut pourtant pas soupçonner son intégrité ?

VIDALOT.

Est-ce qu’on sait jamais ? L’intégrité s’achète comme le reste. Un peu plus cher, voilà toute la différence.

Acclamations au dehors.
QUESNEL.

Qu’est-ce que ce bruit ?

Un officier va à la fenêtre.
L’OFFICIER.

C’est Verrat qui arrive. On le porte en triomphe. Les soldats l’acclament.

TEULIER.

Citoyens, nous n’avons pas à nous laisser troubler par les clameurs. Que la délibération continue !

Le bruit augmente. D’autres officiers vont regarder à la fenêtre, ou se dirigent vers la porte qui s’ouvre.



Scène II

VERRAT paraît, porté sur les épaules de deux jacobins, une couronne de feuillage sur la tête, noir, barbouillé, barbu, hirsute, couvert de poussière, avec un vêtement déchiré, troué partout, crasseux, de boue et de