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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

Holà ! monsieur ! est-ce que tu ne m’entends pas, Léonidas ?… À quoi condamnons-nous d’Artois ?

L’ENFANT, de sa voix pointue.

Au carcan !

LE CROCHETEUR.

Et la Polignac ?

L’ENFANT.

À la fessée !

LE CROCHETEUR.

Et Condé ?

L’ENFANT.

À la potence !

LE CROCHETEUR.

Et la Reine ?

L’ENFANT.

Au b… !

La foule éclate de rire et acclame le petit, qui répète plus fort, tout gonflé de son succès. Le crocheteur continue son chemin avec lui.
LA CONTAT.

Ah ! le mignon ! Il est à croquer !

DESMOULINS.

Croquons le marmot ! Bravo, la terreur des aristos ! — Messieurs, le jeune Léonidas a oublié un de nos amis, M. de Vintimille, marquis de Castelnau.

HULIN, à Hoche.

Écoute, c’est de mon patron qu’on parle.

DESMOULINS.

Nous lui devons bien quelque chose. Le maréchal vient de le nommer à la garde de la Bastille, avec M. de Launey ; et il s’est engagé à ce qu’en moins de deux jours, nous allions demander grâce, pieds nus et la corde au cou. Je propose que l’un de nous fasse don de sa corde à cet ami du peuple.