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ACTE II


La nuit du lundi 13 au mardi 14 juillet. — Deux à trois heures du matin.

Une rue de Paris, au faubourg Saint-Antoine. — Au fond se dresse, au-dessus des maisons, la masse énorme et noire de la Bastille, dont les tours, que la nuit enveloppe, surgissent peu à peu sur le ciel, à mesure que l’aube approche. — À droite, à un tournant de la rue, la maison de Lucile. Un volubilis s’enroule à l’appui du balcon, et grimpe le long du mur. — Point de réverbères. La rue est éclairée par des chandelles, placées au rebord des fenêtres. — Au loin, sonnent les enclumes des forges et les marteaux, parfois le tocsin des cloches d’églises, ou des coups de feu très éloignés. — Des gens du peuple et des bourgeois travaillent à une barricade de tonneaux, de bois et de pierres, au détour de la rue, sous la fenêtre de Lucile.

UN MAÇON.

Encore quelques pierres.

UN OUVRIER, chargé de son lit.

Tiens, mets cela. C’est mon lit.

LE MAÇON.

Tu vas dormir ici ?

L’OUVRIER.

Tout à l’heure, avec une balle dans le corps.

LE MAÇON.

Tu es gai.

L’OUVRIER.

Si les brigands passent, nous n’avons plus besoin de rien. Nos lits sont faits ailleurs.

UN MENUISIER.

Aide-moi à tendre cette corde.