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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

L’OUVRIER, couché.

Ils ont caché là-dessous des milliers de tonneaux de poudre.

L’AUTRE OUVRIER.

C’est pour cela qu’on n’en trouve plus nulle part.

LE MENUISIER.

Crois-tu qu’une armée se promène sous terre, aussi aisément qu’une bande de rats ?

L’OUVRIER, couché.

Tiens, parbleu ! ils ont des souterrains qui vont de la Bastille à Vincennes.

LE MENUISIER.

Tout ça, ce sont des contes de peau d’ânon.

L’AUTRE OUVRIER, s’est aussi mis à quatre pattes pour écouter.

Le bruit s’éloigne.

LE PREMIER OUVRIER, se relevant.

Je vas toujours voir dans la cave. Viens-tu avec moi, Camuset ?

Ils entrent tous deux dans une maison.
LE MENUISIER, riant.

Dans la cave ? Ah ! la, la ! — Ils cherchent un prétexte pour s’huiler le gosier. Nous, finissons notre travail.

LE MAÇON, jetant un regard derrière lui, en travaillant.

Ah ! bon Dieu !

LE MENUISIER.

Qu’est-ce que tu as ?

LE MAÇON, montrant la Bastille.

J’ai ça, ça, qui me pèse sur le dos. Toutes les fois que je me retourne et que je la vois, cette Bastille, cela me serre à la gorge.

LE MENUISIER.

Bon ! L’un regarde sous terre, l’autre regarde en l’air. Ne te retourne pas, et travaille.