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LE 14 JUILLET

L’HOMME.

Ça, c’est le difficile. Comment est-ce qu’on fera ? — Bah ! nous verrons bien. À chaque heure suffit sa tâche.

HULIN.

Diables de Français, ils sont tous les mêmes. Ça pense à qui se passera dans un siècle, et ça ne pense pas au lendemain.

L’HOMME.

Possible. Aussi, on pensera à nous dans les siècles à venir.

HULIN.

Cela te fera grand bien !

L’HOMME.

Mes os en jubilent d’avance. Ce qui me vexe seulement, c’est qu’on ne saura pas mon nom dans l’histoire.

HULIN.

Vaniteux !

L’HOMME.

Que veux-tu ! J’aime la gloire.

HULIN.

C’est une belle chose, bien sûr. — Le malheur est qu’on n’en jouit que quand on est pourri. Une bonne pipe vaut mieux.

Vintimille arrive de la droite.
VINTIMILLE.

Les rues vides. Deux gueux qui parlent de gloire, en s’épuçant. Un monceau de meubles brisés par une population d’épileptiques. Voilà cette grande révolte ! Une patrouille suffirait à mettre Paris à la raison. Qu’attendent-ils à Versailles ?

L’HOMME, se relevant brusquement et allant à Vintimille.

Et cet autre, que veut-il ?