Page:Le Tour du monde - 04.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce nombre sont les Lenguas, qui viennent souvent troquer des chevaux contre de l’eau-de-vie, des oranges, quelques épis de maïs, ou de menus objets de fabrication européenne. Dans le court trajet du fleuve au poste, j’avais rencontré quelques Indiens de cette nation, et sur le désir que j’exprimai de les voir de plus près, le commandant les invita à venir me trouver. Dès le lendemain matin ils accoururent : la promesse d’une bonne ration d’eau-de-vie leur avait fait faire diligence. Je recueillis alors sur eux, et tout à l’aise, à l’aide d’un interprète, les renseignements suivants :


Indiens du Grand-Chaco. — Lenguas, Tobas, Machicuys.

Nation lengua. — Aujourd’hui très-peu nombreuse, et presque éteinte, la nation lengua vit au nord du Pilcomayo, unie et mélangée aux Énimagas et aux Machicuys, à peu de distance du Quartel. Leurs ennemis actuels sont les Tobas unis aux Pitiligas, aux Chunipis et aux Aguilots. Ces derniers constituent une horde nombreuse de l’autre côté du Pilcomayo.

Indiens Lenguas. — Dessin de J. Pelcoq d’après M. Demersay.

C’est surtout avec les Machicuys, que les restes de la nation lengua sont unis et confondus. En effet, ils disent ne plus former que douze familles, et le cacique des Mascoys est en même temps le leur. Ce cacique se nomme Viskê. Les Paraguayos lui ont donné le surnom de Casacapyta, mot hybride formé d’un vocable espagnol et de pyta, rouge, qualificatif guarani. Ce surnom vient d’une casaque rouge dont lui fit présent un officier du Quartel.

Les Lenguas ont des payes ou médecins qui n’administrent aux malades que de l’eau et des fruits, et pra-