Page:Le Tour du monde - 11.djvu/320

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personnes qui arrivaient chaque jour de Melbourne à Otago, apportant sur ces rives, jusque-là si infréquentées, un tumulte et une confusion littéralement de l’autre monde.

Avec l’extension des gîtes aurifères et l’arrivée incessante des mineurs, l’exploilation prit un tel développement, qu’en janvier 1862, le produit total de l’or importé de la province d’Otago en Europe, s’élevait déjà à plus de vingt-cinq millions de francs. Trois ans à peine se sont écoulés depuis cette époque, et ils ont suffi, grâce à l’impulsion donnée par la fièvre de l’or, pour faire de Dunedin, métropole de ce district, une cité plus peuplée, plus florissante et plus industrieuse qu’Auckland, et pour lui permettre d’ouvrir sur son sol qui, en 1839, n’offrit à Dumont d’Urville qu’une soixantaine de huttes d’indigènes ou d’aventuriers européens, une exposition universelle, où, à l’heure actuelle (1865) autour d’un obélisque colossal, représentant la masse d’or versée par l’Otago dans la circulation universelle, sont groupés les produits naturels ou manufacturés des cinq parties du monde.

Les glaciers du Mont-Cook. — Dessin de Lancelot d’après J. Haast.

C’est ainsi qu’à un âge d’or fort différent de celui des poëtes, la Nouvelle-Zélande fait succéder l’âge de bronze et de fer de la science, de l’art et de l’industrie.

Traduit par É. Jonveaux.