Page:Le Tour du monde - 14.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur valeur figurative ou métaphorique, leur adapta, parmi les divers styles de l’écriture chinoise, la forme la plus cursive, et composa ainsi le syllabaire que l’on appelle l’Hirakana.

C’est celui qu’emploient les femmes, les gens du peuple et les lettrés eux-mêmes pour écrire les choses les plus ordinaires et composer des ouvrage de littérature légère, tels que des romans, des chansons et des comédies[1].

Cérémonies funèbres : Service mortuaire au temple. — Dessin de Thérond d’après une peinture japonaise.

Toutes les femmes japonaises apprennent donc dans leur enfance le syllabaire hirakana, et c’est le seul qui leur soit enseigné.

Les hommes doivent aussi le posséder, mais en outre ils apprennent le katakana, et les lettrés y ajoutent la connaissance d’un nombre plus ou moins considérable de signes chinois.

Il résulte de cette sage combinaison que les hommes peuvent toujours lire l’écriture des femmes, mais que les femmes ne sont en état de lire l’écriture des hommes que lorsque ceux-ci daignent employer le syllabaire hirakana.

Cérémonies funèbres : On recueille les restes. — Dessin de Thérond d’après une peinture japonaise.

C’est d’ailleurs une malice dont le bon P. Kokaï est tout à fait innocent.

Aussi les deux sexes s’accordent-ils à lui vouer une reconnaissance sans mélange et justement méritée.

  1. Abel de Rémusat, Explication des syllabaires japonais, servant d’introduction aux Éléments de la grammaire japonaise du P. Rodriguez. 1825.