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sur une large colline dont il avait fait niveler les sommets.

Il appela ce château son « miako, » le chef-lieu de ses États, et il y installa sa cour, son « daïri. »

Ces deux noms ont suivi dès lors dans leurs diverses résidences les anciens souverains de l’empire japonais. Eux-mêmes portaient le titre honorifique de « mikados, » les « vénérables, » sans préjudice des surnoms glorieux sous lesquels ils figurent après leur mort dans les annales de la nation.

Les historiens indigènes emploient souvent le mot de miako au lieu du nom propre de la ville où résidait l’empereur, et celui de daïri à la place du titre de mikado. Ils diront, par exemple, indifféremment : telle chose s’est faite par ordre du daïri ou par ordre du mikado. C’est un usage qui se reproduit dans la langue de toutes les cours.

Comme Zinmou avait été appelé au trône par le libre choix de son père, il statua que de même, à l’avenir, le mikado régnant désignerait son successeur parmi ses fils ou, à défaut, parmi d’autres princes du sang.

Zinmou termina sa rude et glorieuse carrière dans la soixante-seizième année de son règne, l’an 587 avant Jésus-Christ.

Empereur japonais des anciens temps. — Fac-simile d’un dessin japonais.

Il a été placé au nombre des Kamis. Sa chapelle, connue au Japon sous le nom de Simoyasiro, est située sur le mont Kamo, près de Kioto, et il y est encore adoré de nos jours comme le fondateur et le premier chef de l’empire. C’est en effet dans sa famille que le droit héréditaire de la couronne a subsisté et se maintient, depuis plus de deux mille cinq cents ans, sans être contesté le moins du monde par le nouveau pouvoir politique qui, sous le nom tout moderne de taïkounat, gouverne, de fait, l’empire du Japon.

Ce fut une belle et forte race que celle des anciens mikados. Leurs femmes, qui gouvernèrent l’empire en qualité de régentes, se montrèrent, quant au caractère, à la hauteur de leurs vénérables époux. L’une d’elles, Zingou (201 ans après Jésus-Christ), équipa une flotte, et s’embarquant à la tête d’une troupe d’élite, traversa la mer du Japon, et fit la conquête de la Corée, d’où elle n’eut que juste le temps de revenir pour donner le jour à un futur mikado.


Premières inventions.

Les progrès de la civilisation marchaient de concert avec les agrandissements de l’empire.

C’est de la Corée que sont venus le cheval, l’âne et le chameau : toutefois, le premier de ces animaux domestiques est le seul qui se soit naturalisé au Japon.

L’établissement d’étangs et de canaux pour l’irrigation des rizières remonte à l’an 36 avant Jésus-Christ.

L’arbuste à thé fut introduit de la Chine.

Tatsima Nori apporta l’oranger « du pays de l’éternité. »

La culture du mûrier et la fabrication de la soie se