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ministrés. Avant d’entrer dans les affaires indiennes, il avait été vingt-trois ans au service de la baie d’Hudson ; Anglais d’origine, il est arrivé à parler avec la plus grande pureté plusieurs langues indigènes. Il s’exprime également fort bien en français avec l’accent et les intonations des « voyageurs » franco-canadiens, les seuls professeurs qu’il ait jamais eus.

Chasseur canadien (voy. p. 245).

Les limites de son agence s’étendent fort loin au nord, jusqu’au Lac Seul, dans une région encore fort peu explorée. Le chiffre total des différentes « bandes », tous Chippewas ou Saulteux des Bois, s’élève dans ces limites à un peu plus de trois mille individus. Depuis longtemps ils paraissent ne pas augmenter et ne pas diminuer non plus. Les pertes des mauvaises années sont à peu près compensées par le gain des autres, et les guerres meurtrières qu’ils faisaient jadis aux Sioux ont entièrement cessé depuis que les blancs ont éloigné ces derniers des territoires de chasse qu’ils possédaient dans le Minnesota.

Avant la création de la route Dawson, les seuls blancs avec qui les Saulteux des bois eussent quelques rapports étaient les employés de la Compagnie de la baie d’Hudson, dont les postes étaient ouverts à leurs vieillards et à leurs infirmes. La chasse, la pêche, la récolte du riz sauvage et quelques cultures de maïs dans les îlots du lac des Bois appelés les « Jardins » suffisaient à assurer leur existence. Mais quelques-unes de ces ressources sont parfois bien précaires. Ainsi le principal gibier de la contrée est le lièvre ou lapin d’Amérique (Lepus americanus). Ce petit ron-