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Le uoyage des Princes


pouuons n’y oſons faillir à noſtre deuoir, & ſ’e— ſpere Dieu aydant, que mes freres me cöduiront # bien en ceſte entrepriſe, que nous en verrons l’iſſuë en brefà voſtre contentement.Ie vous de clareray ce que nous en auons medité : mais vous diſant noſtre intention, Sire, elle demeurera en l’enclos du ſecret de voſtre cœur.Nous auös deſ couuert que Paratolme eſt eſperduëment eſpris de labelle Paramiſſia, qui eſt encor fortieune, & il eſt d’âge, toutesfois il ſemble qu’elle préne plai ſi à ſa recherche, à cauſe de ſa grande fortune : Quät à luiil n’y eſpargne riéfaiſant le ieune, & le galant tant qu’il peut, on croid qu’en fin ill’eſ pouſera ; Ceux qui ne conſeruent point l’höneur des Dames, en diſent ce que d’opinion ils en croyent, eſtimãs qu’il ſoit vray.Ceſte demoiſelle eſt fort prudente, & qui tirera de lui auſſi bien les ſecrets que l’argent, celui qui abâdonne ſa bour ce à l’amour, donne aux femmes ſes penſees en proye.Les femmes sôt curieuſes de tout ſcauoir, rien ne leur eſchappe de ce qu’elles deſirent de ceux qu’elles poſſedent. Partant ie croy qu’il ne lui aura rien cellé, meſmes ſ’il a quelque grand coup à faire, illuy aura declaré : afin que § dé couuerture de ſon ame, qu’il luy aura manifeſtee à nud, elle ſoit aſſeuree qu’il l’ayme. Noſtre auis eſt d’vne cötre-batterie : la demoiſelle eſt de grä de & illuſtre maisö, mais pauure au pris de la no bleſſe : dont le caractere fait que l’on n’ait que la grandeur en recommendation, ce que nous pre—. tendons, eſt que par ſous-main & par l’induſtrie d’vne femme honneſte & fine, vous luifaciez en tendre que vousl’aymez, &que ſi elle veut obtē-