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Le uoyage des Princes


uoir ; Tout y eſtoit appreſté, & les magnificen ces y abondoient, & les ſtatuts, ordonnances & couſtumes furent proclamees, & le iour de de uant la ſouueraine enuoya vers l’Empereur les ſept Damoiſelles egales, leſquelles ſe preſente rentà luy toutes d’vne façon enſemble, & d’vne meſme grace, & luy fut dit qu’il choiſit la plus belle à † gré. Or ce fut ou par la vertu propre de ce beleſprit qui n’eſtoit point alteré, ou pour ce qu’il ne vid rien en celles-cy qui reſſemblaſt à l’air de ſa deſiree Etherine, laquelle ſeule il eſti moit belle, qu’il fit ceſte reſponce : Ie n’ay garde · de donneriugement ſur les ſujets diuins, de peur d’irriter la puiſſance qui ſ’eſt reſerué ce ſecret, & † ſi ie m’arreſtois à vne faiſant vn choix poſſi leinequitable, i’é aurois ſix ennemies, parquoy i’aime mieux gratifier chaqu’vne qu’vne parti culiere, & puisie ſuis venu icy pour eſtre iugé &. non pour iuger. Apres cela Sarmedoxe luy demanda : Sire, ſi ces belles eſtoyent en vne chambre dont elles ne peuſſent ſortir qu’vne às la fois, à laquelle eſt-ce qu’il appartiendroit de ſortir la premiere ? LEMPEREvR. Celle qui ſor-— tiroit la premiere ſeroit vne belle. SARME DoxE, Sire, ſi vous n’auiez point d’affection la mettriez vous en ceſte là ? L’EMPERE vR, A ceſte heure, qu’elles ne ſont plus icy, ie vous dy que i’aurois lame auſſi capable de les dedaigner toutes que de m’addonner à vne. SA R M E D. Qu’eſtimez Vous d’elles, Sire. L’EMPEREvR. Egalement : ºar n’ayant point d’emotion particuliere pour aucune d’elles, i’en eſtimerois le tout comme i "ºreiſt ſans m’y obliger. Et de faicts ce qui ne