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Le uoyage des Princes


pour ſes deſſeins, Garonince deliuree de ceſte auanture alla voir Aderite, à laquelle elle racöta tout, la remerciant de ſon bon conſeil, apres plu ſieurs deuis, & Garonince ayât encouragé label le d’acheuer ce qui eſtoit commencé, ſe retira, laiſſant Aderite pleine de ſoucy iuſques à l’apa réce de la lune, laquelle par ſa lueur luy promet tant de la conſolation, eſclatoit à plaiſir vers ce bel objet d’amour, adonc elle ſ’y rangea auec ſon anneau, & en meſme temps Gifeol qui n’auoit point perdu courage, ſ’y addreſſa & ils commu niquerent enſemble, & reſolurent qu’il ſe trou ueroit auec elle dans le quatrieſmeiour. Le bon Lydoce ne manquant à ſa promeſſe, haſta les troupes qui auoyenteſté †, CaT On ne penſoit pas eu’il y eut quelqu’vn qui peut expli quer les doutes pour Garonince, & ſans retarde ment faiſoit diligence, afin que l’affaire deGifeol reuſſit, lequel de ſon coſté ne demeura pas oifif. car incontinent il mit le criſtal en œuure, & fit tant qu’il alla où eſtoit ſa chere Dame, où il fut receu ſelon ſon cœur.Que ce leur fut à tous deux vn plaiſir exquis ! Il n’ya que vous Amans quile iugiez à droit.Sur le matin, du iour que les genſ d’armes des Hibaletes pouuoyent paroiſtre, Gi fcol prit le criſtal, le diſpoſant pour faire dormir tous ceux qui ſeroyent au climat de ſa domina tion, il prit le remede& en donnaà ſa Belle & à ſa ſeruante, puis enſemble ils allerent par tout le chaſteau, és corps de gardes, & lieux où ilyauoit des hömes, paſſerét par la chambre de Garonin ce, & partout où il y auoit quelqu’vn, & fit acca bler de ſommeil beſtes & gens, puis à ſon plaiſir