mes au point de leur faire oublier les notions-* les plus claires & de rendre incertaines les vérités les plus démontrées ; à l’aide de ce galimathias systématique la nature enticre est : devenue pour l’homme une énigme inexplica ble^ le monde visible a disparu pour faire place à des régions invisibles ; la raison eít obligée de céder à l’imaginacion , qui seule est en possession de guider vers le pays des chimères qu’elle a feule’ inventé.
r~ § 4.
Les principes de toute Religion font fon dés fur les idées de Dieu : or il est impossi ble aux hommes d’avoir des idées vraies d’un JEtre qui n’agit fur aucuns de leurs sens. Tou tes nos idées font des représentarions des ob jets qui nous frappent ; qu’est-ce que peut nous représenter l’idée de Dieu, qui est évidemment une idée sans objets ? Une telle idée n’est elle pas auííi impossible que des efsets fans cause ? Une idée fans prototype est-elle autre chose qu’une chimère ? Cepen dant quelques Docteurs nous assurent que l’idée de Dieu nous est innée , ou que les hommîs ont cette idée dès le ventre de leurs mères ! Tout principe est un jugement , tpuc jugement est l’efset de lnexpérience ; l’expérience ne s’acquiert que parl’exercicedes sens : d’où il fuit , que les principes religieux ne portent évidemment fur rien , & ne font point innés.
