Page:Le bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles - 1772.pdf/41

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dit remplie de bonté, de perfections, de ſageſſe.

§ 43.

Ainſi donc, direz-vous, l’homme intelligent, de même que l’univers & tout ce qu’il renferme, ſont les effets du hazard ! non, vous répéterai-je ; l’univers n’eſt point un effet ; il est la cause de tous les effets : tous les êtres qu’il renferme ſont des effets néceſſaires de cette cauſe, qui quelquefois nous montre ſa façon d’agir, mais qui bien plus ſouvent nous dérobe ſa marche. Les hommes ſe ſervent du mot hazard pour couvrir l’ignorance où ils ſont des vraies cauſes : néamoins, quoiqu’ils le ignorent, ces cauſes n’agiſſent pas moins d’après des loix certaines. Il n’est point d’effets ſans cauſes.

La nature est un mot dont nous nous ſervons pour déſigner l’aſſemblage immenſe des êtres, des matieres diverſes, des combinaiſons infinies, des mouvements variés dont nos yeux ſont témoins. Tous les corps, ſoit organiſés, ſoit non organiſés, ſont des réſultats néceſſaires de certaines cauſes faites pour produire néceſſairement les effets que nous voyons. Rien dans la nature ne peut ſe faire au hazard ; tout y ſuit des loix fixes ; ces loix ne ſont que la liaiſon néceſſaire de certains effets avec leurs cauſes. Un atôme de matiere ne rencontre pas fortuitement ou par hazard un autre atôme ; cette rencontre est dûe à des loix permanentes, qui font que