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s’est fait un échange continuel de publications en tous genres. Cependant, il faut le dire, dans ce grand mouvement de la presse, dans cette active agitation de l’humanité, au dix-neuvième siècle, les femmes ont trouvé peu d’organes pour les représenter, et pas une loi ne stipule encore en France en faveur de leur éducation. Toutefois, on ne saurait se le dissimuler, elles ne doivent pas rester en dehors de l’impulsion sociale imprimée à leur siècle. Les principales questions politiques de notre temps, s’agitent et se résolvent autour d’elles, et la duchesse de Berry, la reine Christine, Dona Maria et la princesse Victoria d’Angleterre, sont des noms que les partis, à tort ou à raison, ont inscrits sur leurs drapeaux. Nous pouvons même rappeler, sans vouloir entrer en rien dans la politique du jour, que sous l’empire ce fut ce cri : Plus de conscription ! si énergiquement proféré par les mères, qui contribua puissamment à la chûte du système despotique de l’épée.

Aujourd’hui notre époque, toute de critique, semble préparer à la civilisation une voie nouvelle ; il est donc temps que la femme jette un regard attentif sur la génération qui s’avance et que, de sa voix tendre, elle fasse pénétrer bien avant dans le cœur de ses enfans, des principes de paix et d’harmonie. Impuissante dans l’état actuel de notre législation, elle peut beaucoup dans la famille. Appelée à être le guide constant et naturel de l’enfance, l’avenir de la prochaine génération lui appartient tout entier. Elle peut à son gré, par la douceur de ses manières, modifier le caractère aigri d’un époux, d’un frère, d’un ami que le vent des passions emporte. À tous les âges, dans tous les états, on peut sentir son influence, car son pouvoir, pour être caché, n’en est pas moins réel. Qu’elle n’oublie donc pas que si les