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Page:Le conseiller des femmes, 7 - 1833.pdf/14

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JULIE.

Ne faites vous pas prendre un s aux mots licou, trou, matou, clou, filou et loup-garou ?

EMMA.

Oui ; mais ce sont les seuls de cette terminaison, qui rentrent dans la règle générale.

La plupart des noms terminés au singulier par al ou ail, forment leur pluriel en aux ; comme : le mal, les maux ; le bétail, les bestiaux ; le cheval, les chevaux ; etc.

Exception : bercail, gouvernail, portail, sérail, et autres semblables, prennent l’s au pluriel : ainsi l’on écrit : un sérail, des sérails ; un bercail, des bercails ; etc.

Le plus ordinairement les mots en eux n’ont pas de singulier, non plus que ceux en oux ; ainsi l’on écrit : un malheureux, des malheureux ; un guerrier valeureux, des guerriers valeureux ; un époux, deux époux ; un jaloux, deux jaloux.

Les mots dont le féminin est en aine s’écrivent au masculin par ain, en vertu de cette règle de dérivation qui veut que le même son se conserve dans les différens genres. Vain, fait vaine ; nain, fait naine ; sain, fait saine.

Les mots dont le féminin est en ine ont, toujours en vertu de la même règle de dérivation, leur masculin en in. Exemple : un lutin, une lutine ; un diablotin, une diablotine ; etc.

JULIE.

Je crois, ma chère Emma, vous avoir assez bien comprise pour que vous puissiez vous dispenser d’ajouter de plus grands développemens aux règles de dérivation ; ainsi je comprends que de gentil je peux faire gentille en doublant ll, parce qu’elle se prononce mouillée et que si je ne le doublais pas j’aurais gentile.