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LE DERNIER

Dès que le comte de Foix eut été informé par sa sœur et par Raimbaud des évènemens de la nuit et de la captivité de l’enfant qui lui était adressé, il prit le parti de se rendre à Fredelas avec Raimbaud. Une escorte d’hommes d’armes choisis fut dirigée en même temps vers le monastère. Ayant fait appeler l’abbé Vital, le comte, sans entrer dans aucune explication, le somma de prime-abord de lui remettre les prisonniers qu’il avait faits dans son expédition nocturne. L’abbé lui répondit que ces prisonniers étant au pouvoir de l’Église, et pour un délit commis contre les saints Canons, l’Église seule avait droit d’en disposer. Il ajouta que lui-même ne se croyait pas autorisé à les délivrer, puisqu’ils étaient en ce moment sous la garde du vénérable patron du lieu, et que la clef de la prison claustrale était déposée sur la châsse de St.-Antonin.

Une tradition ancienne avait pénétré le peuple d’un profond respect pour cette relique, et la croyance s’était établie qu’une