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DES TRENCAVELS.

travaux guerriers. Il le fixait à sa cour, non par l’attrait des richesses, mais par les engagemens de l’amitié. « Mon ami, » lui dit-il, « je confie cet enfant à tes soins et à ceux de ton Aliénor. Qu’il apprenne de toi à être homme ; mais laissons-lui ignorer ou faisons-lui oublier, puisqu’il en est temps encore, de quel sang il est né. Je ne vois pas de moyens plus assurés pour le dérober aux attentats de son spoliateur. Ma prévoyance va plus loin. Dans ces temps désastreux et difficiles, si Dieu a voulu ne faire de cet infortuné qu’un être vulgaire, épargnons-lui le regret d’envier des grandeurs qu’il ne saurait atteindre ; mais s’il se montre digne du sang des vicomtes de Carcassonne et de Béziers, s’il est né pour avoir l’instinct des combats, pour éprouver le besoin et remplir les devoirs de la vengeance, qu’il apprenne, en ceignant l’épée, ce que fut son père, et ce que devront être ses enfans. »

Trencavel passa les années de son enfance auprès de nous. J’étais le fils unique