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LE DERNIER

duché, sans trop s’inquiéter s’il l’enlevait à Raymond l’excommunié, ou à Simon de Montfort, l’épée de l’Église(11).

Ce moine ne se vit pas plutôt archevêque et duc, que, se sentant saisi de l’ardeur belliqueuse, il appela à lui les chevaliers de la contrée, leva des troupes et passa les Pyrénées pour secourir le roi de Castille contre une invasion des Maures. Les Maures furent battus et l’archevêque revint triomphant.

Arnaud n’était allé guerroyer en Espagne, que parce qu’il restait peu de chose à faire en Occitanie pour achever la dépossession de Raymond, qu’il commençait d’ailleurs à prendre en pitié. Celui-ci, se voyant réduit à n’avoir plus à lui qu’un petit nombre de villes, recourut au pape et s’aida de l’intercession du roi d’Aragon. Innocent se laissa ou parut se laisser fléchir. Il ordonna de nouveau que le comte de Toulouse fût admis à se justifier ; il reprocha à ses légats l’âpreté qu’on avait mise à le dépouiller de ses domaines, et